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Cinq leçons de Confucius pour gagner en efficacité

Confucius, dit « Maître Kong », a approché les puissants dans une Chine troublée par les rivalités princières. Ses préceptes moraux et politiques vieux de 2500 ans peuvent aujourd’hui encore servir aux managers. Voici comment.

Gouverneur de Zhongdu, intendant des travaux publics puis ministre de la justice pour le royaume de Lu (au Sud de Pékin), Confucius a ensuite passé sa vie à l’étude des textes et des rituels et à enseigner. Sa doctrine propose à chacun de s’essayer à la sagesse et de devenir un homme de bien (junzi) en cultivant les vertus cardinales: l’altruisme, l’humanité, la bonté (ren) et le respect d’autrui (yi). Il édicte les comportements à adopter pour y accéder. Voici cinq leçons reprises de l’ouvrage « Confucius, 18 leçons pour réconcilier éthique et performance » explicitées par l’auteur Gérard Lelarge, fondateur de GL Formation.

Leçon n°1 : oser être sévère

« Associez à la fois bienveillance et sévérité. »

Il s’agit de parvenir à concilier les contraires afin d’éviter les excès : trop de bonté confine à l’inefficacité, trop de sévérité crée l’injustice. Pour Confucius, le prince doit trouver le « juste milieu » et « penser droit ». Le manager, lui, doit agir et trancher avec équité. Il lui faut en particulier veiller à faire progresser chacun sans s’épuiser à la tâche et se préoccuper des « mauvais » élèves en les formant, en les soutenant. Et il sanctionnera clairement, en se rappelant que le mot sanction peut également être positif…

> Pratiquez le recadrage, la punition, la récompense juste, l’encouragement sincère, l’écoute empathique. Vous générerez ainsi de la cohésion et de la motivation.

Leçon n°2 : donner l’exemple

« Un homme de bien est celui qui ne prêche pas ce qu’il faut faire tant qu’il n’a pas fait ce qu’il prône. »

Savoir se gouverner soi-même est un impératif pour bien gouverner les autres, dit Confucius. Le souverain, doit donc se montrer exemplaire sans jamais se lasser et travailler à « être digne d’être connu ». Il sera vigilant au quotidien sur trois choses. 1/Son attitude, « exempte d’emportement et d’arrogance ». 2/Son expression, « qui reflétera la bonne foi ». 3/Son langage, « exempt de vulgarité ». Il sera ainsi naturellement suivi et respecté. A appliquer mot pour mot par un manager !

> Soyez un modèle au moins sur 2 ou 3 points : parlez vrai, mettez la main à la pâte, restreignez votre train de vie (abandon de privilèges…), visez la simplicité, cherchez à comprendre les autres…

Leçon n°3 : accepter de se remettre en cause

« A l’image de celui qui taille et polit les pierres précieuses, perfectionnez-vous vous-même. »

Pour « Maître Kong », tout homme doit viser la perfection et l’excellence humaine. Pour s’adapter au monde mouvant sans se renier, le manager a avantage à questionner ses façons de faire. Il peut prendre l’habitude de dresser un bilan de ses actions en fin de journée : ai-je fait tout mon possible ? Ai-je appliqué ce que j’ai appris ? Ai-je été digne de la confiance d’autrui ? Sortir de sa zone de confort exige aussi de savoir accueillir la critique des autres, soit frontale, soit subliminale. Le langage non verbal est souvent évocateur : repérez les regards fuyants, les yeux aux ciel, les gestes nerveux, les signes d’impatience, etc.

> A vous de vous ajuster. Reconnaissez aussi vos erreurs : « j’ai mal apprécié la situation… »

Leçon n°4 : exiger beaucoup de soi-même

« L’honnête homme monte la pente, l’homme vulgaire la descend. »

Selon Confucius, un homme de bien s’impose des règles sévères ainsi qu’une grande ambition, pour lui et pour les autres. Il est capable de s’engager au-delà de son intérêt personnel. Le manager va donc payer de sa personne, se dépasser pour atteindre des objectifs collectifs, sans faux-semblants. Il apprendra à partager son pouvoir, son savoir, ses collaborateurs.

> Pour donner votre pleine mesure, ne vous contentez pas de faire le job, voyez plus grand, prenez des initiatives. Vous gagnerez en satisfaction et en visibilité, mais aussi en crédibilité et donc en autorité sur votre équipe.

Leçon n°5 : accepter d’apprendre des autres

« Prenez trois hommes au hasard dans la rue, ils auront nécessairement quelque chose à m’enseigner. »

Le « Maître » estimait lui-même ne pas avoir la science infuse. Il recommande « de ne parler que du certain », d’observer la réaction de son entourage, d’écouter -« même ses subordonnés »- de se nourrir de la qualité des uns et des défauts des autres. Chacun a des idées dignes d’intérêt car susceptibles de nourrir sa propre analyse et d’éviter les fausses routes. Le manager saura se taire, stimuler la réflexion et l’échange dans les équipes, provoquer les rencontres informelles, ce qui créera de la proximité et de la confiance. Songez aussi à sortir de votre bureau pour « vous ouvrir au monde ».

> Allez au spectacle, suivez des conférences, fréquentez des clubs et lisez. Tout ceci sera source d’inspiration nouvelle.

*Maxima Editeur, 2011.